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RIDER 08

Utilisation du freinage

Le freinage actif

Le freinage est l'une des manœuvres essentielles en moto. Lorsqu'une moto freine de l'avant, le rapport de masse avant/arrière est modifié et le poids (qui augmente en fonction de la vitesse) de l'engin et du pilote passe vers l'avant. Les suspensions avant permettent, en s'enfonçant, d'absorber une partie de ce poids supplémentaire. Un freinage avant trop appuyé dans ces conditions peut entraîner le décollage de la roue arrière (lorsque les suspensions avant arrivent en butée) et/ou le blocage avec dérapage de la roue avant (c'est la chute presque assurée dans ce dernier cas).

Le frein avant est le plus efficace et peut assurer 100 % du freinage. Cependant, le frein arrière permet d'asseoir et de stabiliser l'engin, il permet également un freinage tardif en courbe. Le pilote doit appliquer le maximum de freinage sur la roue avant en serrant progressivement la commande afin d'obtenir le transfert de masse, donc d'adhérence, sur la roue avant, tout en utilisant le frein arrière pour équilibrer l'engin. La roue arrière, qui est encore chargée au début de freinage, peut être freinée moyennement à non freinée lorsque quasiment toute la masse est passée sur la roue avant. Le dosage frein avant / arrière dépend des caractéristiques de la moto et des pneus, généralement la proportion 70 % à l'avant et 30 % est recommandée, le freinage arrière permettant de stabiliser la moto. Une pression trop importante sur le frein arrière peut entraîner le blocage de la roue arrière, qui est cependant moins critique que celui de la roue avant. Il suffit au pilote de relâcher un peu la pression sur le frein arrière pour rétablir les bonnes conditions et terminer son freinage correctement.

Lors du freinage, le pilote doit tenir ses genoux serrés contre le réservoir, le dos le plus droit possible, le regard qui porte haut, droit devant et les bras sont verrouillés. La moto est si possible à la verticale, car le freinage de la roue avant a pour effet de redresser la moto. Lors du passage des épreuves du permis de conduire, les candidats reçoivent systématiquement une instruction sur le freinage d'urgence. Lors du passage de la partie technique du permis de conduire, le candidat peut être amené à effectuer un freinage d'urgence devant l'inspecteur du permis de conduire.

À l'instar des automobiles, certaines motos de haut de gamme sont maintenant équipées d'un antiblocage des freins dit ABS permettant de limiter les risques de blocage de roue en cas de freinage appuyé.

Le frein-moteur

Chaque motard, en fonction de son expérience, de sa machine, des conditions atmosphériques, a pour un virage donné une vitesse de passage idéale à laquelle il se sentira en sécurité. Une bonne manière « d’appréhender » ce virage, de le « lire », de connaître la vitesse de passage sécurisante, consiste à rétrograder suffisamment longtemps à l’avance. Cela permet :

* d’avoir le temps d’observer l’approche du virage, d’intégrer tous les paramètres, d’anticiper;
* d’ajuster la vitesse de manière non brutale;
* d’être plutôt en sur-régime (préférable pour, d’un filet de gaz, avoir une vitesse constante dans le virage);
* de ne pas avoir à trop se concentrer sur le freinage en l'ayant anticipé. Être debout sur les freins à l’entrée du virage provoque une perte de concentration pour le passage du virage.

Si le pilote ressent une impression de vitesse excessive, il suffit d'abandonner le filet de gaz au profit du frein moteur qui, conjugué à l’augmentation des frottements dans le virage, fera tomber très vite la vitesse qui sera sécurisante très peu de temps après le début du virage. Généralement, on s’apercevra alors qu’effectivement, on aurait pu passer à la vitesse d’entrée.


L'anticipation

Plus que tout autre caractéristique du pilotage, l'anticipation est la clé d'un bon pilotage. Sur circuit, cela se résume à un bon enchaînement d'accélérations, de freinages et de prises d'angle. Toutefois, la conduite sur le réseau routier oblige à prendre en compte d'autres impératifs :

* l'insertion dans le trafic : l'avantage d'une forte accélération n'empêche pas d'être surpris par un freinage brutal des véhicules s'insérant devant la moto, ou par un conducteur désireux de passer à tout prix avant la moto dans le cas d'une remontée de file ;
* les dépassements : même rapides, ils doivent être jugés correctement. Les véhicules à doubler peuvent ne pas laisser assez de place pour un rabattement d'urgence. Un véhicule peut décider subitement de couper l'axe pour tourner à gauche, ce qui arrive souvent en zone urbaine et en période estivale. Certaines peintures au sol possèdent une peinture glissante qui, couplée à une épaisseur déstabilisante, peuvent être un risque d'accident ;
* l'échappatoire : il faut en permanence prévoir un évitement d'urgence et par conséquence la place qu'il occupera (ouverture de portières, nid de poule). La circulation sur la voie rapide de gauche implique de s'écarter au mieux des véhicules de la voie adjacente.
* être vu : Le motard roule toujours avec le feu de croisement allumé (même de jour) afin d'être plus facilement visible au milieu du trafic routier. Le suivi d'un véhicule se fait de préférence sur la partie gauche de la voie utilisée ce qui permet d'être mieux vu en se montrant dans le rétroviseur gauche de l'automobile.


Les déplacements en groupe

Il s'agit souvent d'un moment de plaisir et de partage d'expérience. Les motos sont généralement de même gabarits afin d'éviter les frustrations de ceux qui sont au taquet en permanence et des autres qui passent leur temps à freiner pour attendre leurs congénères.

Il existe quelques règles particulières que les habitués adoptent au sein d’un groupe, mais beaucoup sont communes à tous les groupes:

* le chef de groupe, ou leader, ouvre la ballade; il est le plus expérimenté et à un comportement sain sur la route;
* le moins expérimenté suit le chef de groupe;
* celui qui clôture la ballade est également expérimenté afin de pouvoir remonter jusqu'au chef de groupe en cas d'urgence;
* chacun à sa place, il ne s'agit pas de remonter le maximum de copains pour le plaisir de passer devant;
* préférer les petits groupes de quatre ou cinq motos pour limiter les risques de perte et les dangers lors des dépassements;
* le déplacement s'effectue en quinconce : un à gauche, l'autre plus loin à droite, etc., afin de permettre à chacun d'avoir une visibilité suffisante de la route devant soit et de ne pas accrocher le prédécesseur lors de freinages non prévus.